Jacques Piquée : Le mahonia hybride

Le mahonia hybride (Mahonia x media) de la famille des berbéridacées

Décembre est le début de la morte saison et bien rares sont les plantes indigènes qui s’épanouissent encore à cette période un peu triste. Il faut donc chercher dans la flore exotique pour trouver des espèces qui fleurissent au cœur de l’hiver et qui permettent aux butineuses de trouver quelques gouttes de nectar et quelques grains de pollen lors de leurs sorties périodiques mais salutaires.
Certains mahonias asiatiques sont de celles-là et en particulier leur principal hybride qui associe les avantages de ses deux géniteurs, Mahonia japonica et Mahonia lomariifolia.
Il s’agit d’arbustes aux feuilles persistantes, composées de nombreuses folioles coriaces et épineuses qui évoquent un peu les feuilles du houx. Comme la plupart des espèces à floraison hivernale, ils ont opté pour la stratégie de fleurs voyantes et parfumées pour attirer les très rares pollinisateurs. Tous sont à floraison jaune lumineux et à odeur capiteuse.

Étymologie

Le genre Mahonia est dédié à un botaniste horticulteur américain d’origine irlandaise, Bernard Mac Mahon. Le signe x placé devant le nom spécifique indique qu’il s’agit d’un croisement entre deux espèces (hybride interspécifique), notion reprise par le nom media qui signifie intermédiaire.
Il a été obtenu en Angleterre dans les jardins de Windsor en 1955. Il s’agit donc d’une espèce artificielle qui n’existe pas dans la nature.
Le nom spécifique japonica de son premier parent est facile à traduire et il précise son origine géographique. Quant à la dénomination lomariifolia de son deuxième parent, elle signifie à feuilles de lomaria, espèce de fougère au feuillage très découpé. Actuellement, cette fougère appartient au genre Blechnum.
Description

Le mahonia intermédiaire est un arbuste d’environ 1,80 m au port raide et compact. Il pousse dans tous les sols suffisamment frais mais sans excès d’humidité, en plein soleil ou de préférence à mi-ombre dans les régions à été chaud.
Les feuilles composées imparipennées présentent de nombreux rangs de folioles épineuses qui impliquent l’utilisation de gants résistants lorsqu’on veut intervenir de quelque manière que ce soit pour entretenir la plante et notamment lorsqu’on souhaite la tailler après la floraison. A la suite d’un stress hydrique estival ou sous l’action du froid hivernal, ces feuilles virent au rouge intense.
Durant l’été, les pousses de l’année se terminent par un gros bourgeon florifère. Il éclate littéralement au début de l’automne et libère de nombreuses grappes terminales visibles dès le mois d’octobre. Elles s’épanouissent de fin novembre à courant janvier en fonction des conditions météorologiques et exhalent une agréable odeur de muguet. Les espèces types donnent des fruits bleu pruineux comestibles uniquement lorsqu’ils sont cuits. Consommés crus, ils peuvent déclencher des troubles intestinaux car ils contiennent plusieurs alcaloïdes.
Le mahonia hybride a engendré de nombreux cultivars comme ‘Charity’ et ‘Winter Sun’, qui comptent parmi les plus intéressants.
Le saviez-vous ?

Le genre Mahonia englobe des espèces d’origine asiatique à floraison hivernale mais aussi des espèces nord américaines à floraison printanière. Une des plus communes est le mahonia à feuilles de houx (Mahonia aquifolium ) espèce mellifère appelée également vigne de l’Oregon. Faute demieux, les pionniers utilisaient ses nombreux fruits pour préparer une boisson succédanée du vin !
On peut également en faire des gelées qui évoquent celles obtenues avec le cassis. Le genre Mahonia est très proche du genre Berberis (épine-vinette). Il existe d’ailleurs un hybride intergénérique dénommé x Mahoberberis aux caractères intermédiaires.

Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin Paru en janvier 2016

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