Anémone sylvie par Jacques Piquée

Anémone sylvie 1

Anémone sylvie
(Anemone nemerosa) de la famille des renonculacées.
Synonyme : anémone des bois
Noms vernaculaires : pâquette, fleur du vendredi saint…
Comme la plupart des plantes herbacées qui poussent en lisère de forêt et dans les sous-bois de feuillus, l’anémone sylvie présente un cycle végétatif très court. La végétation, la floraison et la fructification sont bouclées en quelques semaines avant que les arbres et les arbustes aient déployé leurs feuilles. De cette manière, la gracieuse anémone des bois bénéficie d’une lumière suffisante pour accumuler des réserves nécessaires dans un rhizome brunâtre qui s’allonge chaque année de plusieurs centimètres. Elle entre en dormance dans le courant du mois de mai et restera dans cet état jusqu’en mars-avril de l’année suivante.

Etymologie
Le nom générique provient du grec anemos qui signifie le vent. Dans la mythologie grecque, Anémone était une nymphe dont s’éprit Zéphir, le dieu du vent. Pour se venger, sa femme la nymphe Chloris, déesse des fleurs, changea sa rivale en plante. Une autre explication moins poétique mais probablement plus objective, provient du fait que chez certaines espèces d’anémone, les fruits plumeux (anémone pulsatille par exemple) sont disséminés par le vent. On parle d’anémochorie.
Le nom spécifique provient du latin nemerosus qui désigne la forêt en référence à l’endroit où cette plante pousse le plus souvent en tapis très denses.
Le nom vernaculaire pâquette rappelle la floraison précoce de l’anémone des bois toujours fleurie au moment des fêtes de Pâques. L’appellation « fleur du vendredi saint » provient du fait qu’avant la floraison et surtout en période de mauvais temps, la fleur est courbée comme pour s’incliner respectueusement au moment de la passion du Christ.

En cas de mauvais temps la fleur s’incline respectueusement
La plante forme de larges tapis sous les arbres et les arbustes à feuilles caduques
anémone sylvie 4
Description
L’anémone sylvie est une plante vivace herbacée d’une vingtaine de centimètres environ. Très commune dans les sous-bois et parfois même dans les prairies humides en zone de montagne, elle fleurit en mars-avril. La fleur unique est blanche et vire souvent au lie de vin en fin de floraison. Les sépales et les pétales sont identiques et leur nombre, 6 en tout, peut varier en fonction des individus. Les nombreuses étamines à anthères jaunes entourent de nombreux pistils séparés qui évoluent en autant d’akènes poilus. Elle attire de nombreux insectes comme les diptères du groupe des syrphes et les abeilles. En dessous de cette fleur, trois feuilles palmatiséquées pubescentes s’insèrent au même niveau et forment une sorte d’involucre. La partie souterraine est un rhizome horizontal très long, brunâtre et cassant.
Espèces voisines
Dans les mêmes stations que l’anémone des bois, on trouve parfois une espèce très proche mais à fleurs jaune foncé, l’anémone fausse-renoncule (Anemone ranunculoides) et l’hybride naturel entre ces deux espèces Anemone x lipsiensis aux fleurs jaune clair. Ces trois espèces, dont il existe quelques cultivars, s’acclimatent très bien dans les jardins au sol humifère et un peu frais où elles font merveille à mi-ombre sous les arbres.
On peut également cultiver une très belle espèce exotique originaire de Grèce et des Balkans, l’anémone blanda (Anemone blanda) aux fleurs bleues. Outre son origine et la couleur des fleurs, elle se distingue de l’anémone des bois par sa partie souterraine appelée patte et qui ressemble à un caillou noirâtre aplati et ridé. Il existe des cultivars à fleurs roses et d’autres à fleurs blanches.
Le saviez-vous ?
Comme de nombreuses renonculacées les diverses espèces d’anémone, et notamment l’anémone sylvie, sont toxiques. Les habitants du Kamtchatka empoisonnaient leurs flèches de chasse avec du suc d’anémone récolté avant la floraison.

L’anémone sylvie fournit beaucoup de pollen à l’abeille et au syrphe ceinturé
Avec ses fleurs bleues, l’anémone de Grèce illumine les endroits à mi-ombre
anémone sylvie 7

Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin Paru en janvier 2016

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