Jacques Piquée : Le marronnier blanc

Le marronnier blanc
(Aesculus hippocastanum) de la famille des hippocastanacées ou des sapindacées.

Noms vernaculaires : marronnier d’Inde, châtaignier des chevaux...
Contrairement à ce que laisserait supposer un de ses noms vernaculaires, le marronnier blanc n’est pas originaire des Indes mais d’Asie Mineure et des Balkans. C’est donc malgré tout une essence exotique introduite en France vers 1612. Depuis il s’est largement répandu dans les villes, sur les places publiques, le long des avenues, dans les cours d’école...
Le jaunissement de ses feuilles intervient généralement chaque année début octobre au moment de la rentrée des classes qui se faisait anciennement à cette période.
Cela a donné une expression très utilisée en langage journalistique. Le «marronnier» correspond à un événement qui revient régulièrement chaque année à la même époque. Ses graines volumineuses et à la couleur attrayante font toujours la joie des enfants qui les utilisent de diverses manières.

Etymologie
Aesculus viendrait du latin qui désignerait une espèce de chêne à glands comestibles. Le nom spécifique est la contraction de deux racines grecques :
hippole cheval et castanum la châtaigne d’où le nom vernaculaire «châtaignier des chevaux». Bien que considérées comme toxiques, les graines du marronnier auraient servi de nourriture au cheval et de médicaments contre certaines affections pulmonaires de cet animal
Description
Lorsqu’il est planté en isolé, le marronnier blanc est un arbre majestueux, imposant qui peut atteindre plus de 20 mètres de hauteur. Son port est élancé mais compact et globuleux. Ses branches légèrement arquées arrivent parfois jusqu’au sol. Le tronc est recouvert d’une écorce en plaquettes qui se détachent assez facilement. Les feuilles opposées décussées sont composées palmées de 7 folioles fortement dentées. La feuillaison est une des premières de l’année parmi les arbres de cette taille. Les fleurs s’épanouissent dans la première quinzaine de mai et sont disposées en grappes dressées de cymes unipares scorpioïdes à l’extrémité des pousses de l’année. Ce type d’inflorescence porte le nom de thyrse. La tache qui affecte les fleurs globalement blanches, change de couleur avec le temps et surtout avec le tarissement de leur production en nectar et en pollen. Vert jaunâtre au moment de l’ouverture des fleurs pourvues d’anthères gonflées de pollen, cette tache vire à l’orange puis au rouge avec le flétrissement des étamines. Or, on sait que la plupart des insectes, et notamment les hyménoptères, ne voient pas le rouge. Ils ne visitent plus ces fleurs âgées dans lesquelles ils ne trouveraient plus grand chose à butiner. En quelque sorte, le marronnier blanc a inventé les feux tricolores. Les abeilles visitent activement les fleurs les plus jeunes où elles récoltent un pollen rouge sombre. Le fruit ou bogue est une capsule coriace munie d’épines souples à ne pas confondre avec la bogue du châtaignier qui est non un fruit mais un involucre. Ils contiennent une ou deux graines marron foncé au hile beige clair. Les bourgeons du marronnier sont relativement gros et recouverts d’une sorte de résine collante appelée propolis.
Croisé avec une espèce nord - américaine (Aesculus pavia), le marronnier blanc a engendré un hybride fertile à fleurs rouge chair plus ou moins foncé baptisé Aesculus x carnea. En dehors de la floraison, plusieurs critères permettent de distinguer ces deux espèces ornementales :
- Le marronnier rouge possède des feuilles composées de 5 folioles.
- Les bourgeons de l’hybride ne sont pas collants

- Sa taille est plus modeste et sa floraison légèrement plus tardive.

Le saviez-vous ?

-Malgré sa richesse en amidon, le marron du marronnier n’est pas comestible car il contient des substances toxiques et de la saponine qui lui communique une forte amertume. En revanche, on extrait de cette graine volumineuse des principes qui permettent de traiter des problèmes veineux et notamment les hémorroïdes.
- Le semis est un mode facile et relativement rapide pour multiplier les marronniers. Cependant, les graines doivent être semées dès la récolte courant octobre car elles se dessèchent très vite et perdent définitivement leur faculté germinative. On peut aussi les conserver dans du sable humide jusqu’au début du printemps suivant.
- Les plus vieux marronniers répertoriés en France auraient plus de 300 ans pour une hauteur de 30 mètres.
- Le marronnier blanc est très sensible à la sécheresse. Dans les situations arides en ville, ses feuilles se dessèchent et tombent prématurément. Stressé par ces conditions, l’arbre refleurit souvent en fin de saison à la faveur des pluies d’automne.
- Pour éviter le désagrément des graines, on peut planter un cultivar aux fleurs doubles mais sans intérêt pour les butineurs Aesculus hippocastanum ‘Baumannii’
- Depuis une vingtaine d’années le marronnier blanc est atteint de nombreux parasites qui le font dépérir. On peut, entre autres, citer la chenille d’un lépidoptère appelée mineuse du marronnier (Cameraria ohridella ) et un champignon Guignardia aesculi.
Dans les deux cas, les feuilles brunissent et tombent comme lorsqu’elles sont affectées par la sécheresse.

Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin Paru en janvier 2016

Qui est Jacques Piquée

Pour contacter Jacques Piquée utiliser le formulaire ci-dessous