Jacques Piquée : L’éranthe d’hiver

L’éranthe d’hiver

(Eranthis hyemalis) de la famille des renonculacées

Synonymes : helléborine d’hiver, hellébore d’hiver, aconit d’hiver...
Fleurissant entre la fin de l’hiver et le tout début du printemps, soit à la période des carnavals, l’éranthe présente des organes équivoques et cache bien son jeu. Ce qui pourrait passer pour des feuilles ou éventuellement le calice est en réalité un involucre nettement divisé qui entoure la fleur. Les véritables feuilles n’apparaîtront qu’une fois la floraison terminée. Comme chez la plupart des géophytes pré-vernales, ce feuillage est très éphémère et se dessèche dès le mois de mai. Les six parties jaune lumineux qui évoquent des pétales sont en fait des sépales pétaloïdes. Les véritables pétales (6 également), en forme de petits tubes nectarifères, sont à peine de la taille des étamines.

Etymologie

 

Le nom générique est la contraction des deux racines grecques er et anthos.
La première correspond au printemps et la seconde à la fleur. Donc en traduction littérale, l’éranthe est la fleur du printemps.
Le nom spécifique est issu de la racine latine hiems, également à l’origine de l’adjectif français hiemal qui qualifie tout ce qui se rapporte à l’hiver. Comme on le voit, même le nom de cette gracieuse plante bulbeuse est équivoque

Description

 

L’éranthe d’hiver est une plante vivace herbacée par sa souche souterraine tubérisée. De taille modeste puisqu’elle ne dépasse guère les 10 cm de hauteur, elle forme des tapis jaune éclatant en plein soleil ou sous le couvert léger des arbres et des arbustes à feuillage caduc. Son cycle très court lui permet de faire ses réserves et de boucler son cycle végétatif annuel avant l’apparition des feuilles des ligneux des strates supérieures. La fleur en forme de coupe ressemble à un bouton d’or. Elle est sensible aux variations de l’intensité lumineuse et se referme le soir.
Comme chez toutes les renonculacées, les étamines jaunâtres sont très nombreuses. Les carpelles, au nombre de six en général, sont verts et séparés les uns des autres au centre de la coupe florale. Ils évoluent en autant de follicules qui s’ouvrent en mai - juin par une seule fente pour libérer de nombreuses petites graines brunâtres. Ces graines, souvent transportées par les fourmis, germent au printemps suivant de sorte qu’en situation favorable, l’hélleborine d’hiver se propage rapidement. Les sols argilo-calcaires et humifères lui conviennent parfaitement. On gagne à l’associer aux scilles printanières ou aux diverses espèces du genre Corydalis qui prendront le relais, une fois sa floraison relativement éphémère terminée

Le saviez-vous ?

L’éranthe d’hiver est une plante rare à l’état sauvage. On la rencontre parfois à proximité de très vieux édifices (châteaux, abbaye...) plus ou moins en ruine. Selon certaines légendes, elle aurait été introduite par les croisés comme par exemple autour du château du Landsberg sur le versant alsacien des Vosges. Dans ce cas, son statut serait donc plutôt celui d’une plante naturalisée.

Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin Paru en janvier 2016

Qui est Jacques Piquée

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