Des ruches sur le toit ? Folie ou bonne idée ?

Nous avons installé des ruches sur le toit de notre maison il y a déjà 3 ans...
voici notre expérience en quelques mots...

Une idée perchée :
page-1-image-5C’est en lisant des articles dans la presse sur les installations de ruches au dessus des administrations, des lieux culturels voire sur le balcon de particuliers que l’idée s’est fait place dans nos têtes. Piqués par une abeille? Non, juste sensibilisés à leur disparition et au fait qu’un rucher en ville semble au moins à l’abris des pesticides utilisés dans les champs et les vergers.

Pourquoi pas nous ?

Pourquoi pas nous ? Comment faire… Nous n’avons pas de balcon mais environ 1000 M2 de terrain en zone semi-rurale / semi-urbaine mais l’espace est bien occupé par la maison et les aménagements du jardin ; nos enfants et nous-même, chacun circulant partout...notre toiture n’est pas plane mais un pan présente l’avantage d’être arrêté par un mur : donc pas de chute possible. Il est exposé plein sud, à l’abri du nord, à l’aplomb d’un petit bassin de massifs floraux : hum, pas mal pour les abeilles…
Et nous voilà embarqués dans le projet : inscription et formation au rucher école de l’Abeille du Pilat où notre maître dévoué Jean-Luc* nous nous affirme que nous sommes fous. Précisons que l’un de nous deux est en plus allergique (transformation en « éléphant man » à la moindre piqure) …Ensuite, nous achetons trois ruches garnies d’un essaim à un apiculteur à la retraite. Et nous voilà partis dans l’aventure apicole.

La vie du rucher sur les tuiles:

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Les enfants n’étaient pas très enthousiastes bien qu’ils soient de grands consommateurs de miel : « elles vont nous envahir ou nous piquer, on ne pourra plus profiter du terrain ! ». Ils ont été rassurés voyant que nos calculs se sont confirmés : les abeilles volent bien au delà de nos têtes et si elles butinent en priorité nos fleurs, la cohabitation est page-1-image-11pacifique : elles polénisent nos végétaux, ce qui accroit notre production en fruits (framboises, cerise, abricots, figues…).
Les enfants ont appris à différencier une abeille d’une guêpe, à connaître la vie d’une ruche et à mesurer leurs gestes et leurs réactions face aux insectes. Même lors d’essaimages très impressionnants (les oiseaux d’Hitchcock !!! version abeilles…), ils savent à présent réagir et nous aider comme ils l’ont fait pour l’installation des ruches, les contrôles réguliers et la récolte du miel. Les visites se font avec une échelle mais nous avons la chance de pouvoir contempler nos colonies des fenêtres du bureau et sans vareuse. Nous marquons même les reines de l’intérieur : l’un sur le toit attrape la reine, l’autre de l’autre côté de la fenêtre dans le bureau marque celle-ci …un vrai luxe !

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Tous les matins ensoleillés nous pouvons contempler leur vol suivant des trajets bien rôdés parfois en direction du carré de plantes aromatiques juste en dessous du toit où elles butinent le thym et la menthe. D’ailleurs une des miellées de l’an passé avait une discrète saveur mentholée.
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Au bout de 3 ans, quel bilan ? Au bout de 3 ans, quel bilan ? Notre rucher est à portée de main ou plutôt d’échelle, les plantes de notre terrain produisent davantage, nous observons tous les jours leurs allées et venues. Bref, nous vivons vraiment avec nos petites bestioles. Les enfants sont prudents mais sont aussi toujours captivés par cette vie au dessus de nous. Davantage de piqures ? Non. Des abeilles à l’intérieur ?Peu. Des parties inaccessibles dans notre jardin ? Aucune. L’extraction est un événement important, chaque membre de la famille apporte sa contribution de la récolte à la mise en pot en passant par la conception d’étiquettes personnalisées.
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Côté rendement, nous sommes passés de 10 kg la première année à 60 kg 3 ans plus tard avec 5 ruches bientôt 6 : nous serons obligés de nous en arrêter-là car le toit n’est pas assez grand. Nous comptons cependant multiplier les plantations mellifères (TETRADIUM DANIELLII) afin de contenter nos petites bêtes. En attendant, nous goûtons au plaisir inégalable de consommer notre miel (qui est forcément le meilleur !), de faire notre nougat (qui est forcément le meilleur !) et de connaître la solidarité des apiculteurs . Un rucher sur le toit ? Une idée pas si perchée finalement…
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*N.B. : merci à Jean-Luc qui donne de son temps sans compter au rucher école, qui nous a beaucoup appris et nous prodigue ses conseils éclairés avec un humour tout en miel et en piquant...


L’article a été envoyé par mail à coopapiloire@gmail.com
Par : Hervé TESTEIL
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