Jacques Piquée : L’hellébore oriental

L’hellébore oriental (Helleborus orientalis) de la famille des renonculacées

Synonyme : rose de carême A côté de la très célèbre rose de Noël (Helleborus niger), il existe une bonne quinzaine d’espèces d’hellébore. La distinction entre ces différentes plantes n’est pas toujours chose aisée d’autant qu’il existe de nombreux hybrides interspécifiques (Helleborus x hybridus) et de nombreux cultivars aux coloris variés.
La plus intéressante de ces espèces pour sa résistance, sa facilité de culture, sa propension à se multiplier spontanément et pour la durée de sa floraison, est vraisemblablement l’hellébore d’orient. Son appellation de rose de carême indique qu’elle fleurit en général en février donc un peu plus tard que les fêtes de fin d’année.
Les formes sauvages spontanées en Europe de l’est ou dans la proche Asie (Bulgarie, Grèce, Caucase, Turquie...) sont à fleurs pourpres plus ou moins foncées ou blanc verdâtre, parfois mouchetées.

Etymologie
Comme souvent, l’origine du nom générique est discutée. Pour certains, ce serait l’association de deux racines grecques helein pour faire mourir et bora pour nourrir. Donc littéralement qui fait mourir lorsqu’on la mange. Il s’agit d’une référence à la grande toxicité des hellébores.
Pour d’autres, le nom du genre viendrait d’elleboros qui correspondrait à une plante utilisée pour guérir la folie. Cette propriété des hellébores (on peut aussi écrire ellébore) est d’ailleurs évoquée dans la célèbre fable de la Fontaine, le lièvre et la tortue : «...ma commère, il vous faut purger avec quatre grains d’ellébore...».
Description
L’hellébore oriental est une plante vivace herbacée qui, avec l’âge, forme des touffes relativement importantes d’environ 80 cm d’envergure pour 40 à 50 cm de hauteur. Les feuilles pédalées, c’est-à-dire à découpures disposées en éventail sont plus ou moins luisantes et coriaces. Celles d’une année persistent jusqu’au développement de celles de l’année suivante de sorte que le feuillage semble persistant. Les fleurs disposées par 2 ou 3 sur chaque hampe florale s’épanouissent courant février, parfois en mars selon les rigueurs de l’hiver ou la précocité du printemps. Leurs 5 sépales pétaloïdes forment une coupe évasée penchée. Elles persistent tant que les fruits ne sont pas arrivés à maturité et changent de couleur pour finir souvent sur des tonalités de vert. Les véritables pétales sont réduits à de petits entonnoirs nectarifères vert jaunâtre. Ils entourent de nombreuses étamines qui, elles-mêmes entourent 5 à 7 pistils à base légèrement adhérente. Ils évoluent en autant de follicules dont les graines seront disséminées par les fourmis. Les abeilles apprécient beaucoup ces fleurs précoces pour le pollen et le nectar qu’elles produisent.
Le saviez-vous ?
Les hellébores demandent en général une exposition à mi-ombre et un sol riche en humus et à pH de préférence basique.
Toutes les espèces de ce genre contiennent de puissants alcaloïdes qui agissent sur le système nerveux et sur le cœur. Il convient d’utiliser des gants lorsqu’on manipule ces plantes.
Par hybridation, les horticulteurs ont créé de nombreux cultivars. Certains sont à fleurs doubles et seront donc évités dans un jardin censé être utile aux pollinisateurs.

Index des articles sur les plantes mellifères

Cultiver des plantes mellifères en ville et au jardin Paru en janvier 2016

Qui est Jacques Piquée

Pour contacter Jacques Piquée utiliser le formulaire ci-dessous