réf. coop MA048

Ce petit livre n'est pas un ouvrage à lire hâtivement et à classer soigneusement dans la bibliothèque, c'est un manuel qui doit être in et étudié attentivement, c'est un conseiller qui doit rester constamment à la portée de la main et accompagner l'éleveur au rucher dès que la maladie a fait son apparition ou seulement lorsqu'elle est signalée dans la région.
Fruit de huit années d'études, de recherches et d'expérimentations, il contient tout ce que l'auteur a recueilli de pratique et d'utile, pour le diagnostic rapide de la maladie et le combat acharné contre les ennemis de l'Abeille.
Ce manuel se divise en deux parties:
Dans la première, les données scientifiques ont été réduites au strict minimum, si, par contre, les données pratiques ont été minutieusement décrites. Le texte en a été mis à la portée de tous ceux qui ont reçu une instruction moyenne : elle est particulièrement destinée au public apicole en général, aux éleveurs de toutes conditions.
Dans la deuxième, nous avons en spécialement en vue la formation d'apiculteurs micrographes, sachant utiliser le microscope pour la reconnaissance des maladies de l'abeille adulte, se faisant les aides et les conseillers bénévoles de leurs collègues et pouvant éventuellement devenir les Experts officiels des ruchers, lorsque la France sera, enfin, dotée d'une législation de répression contre les épizooties de l'Abeille.
Evidemment, nous devons avoir et nous aurons, dans un délai plus ou moins lointain, des laboratoires d'analyses. Mais ne nous faisons pas d'illusions le jour où les apiculteurs enverront autant d'échantillons qu'il sera nécessaire, jamais ces laboratoires ne pourront arriver à en faire l'analyse aussi rapide et fréquente qu'il serait utile. Songeons donc, que dans le cas, très fréquent, où une colonie est atteinte d'acariose ou de nosémose, il faut que tout le rucher soit soumis à l'analyse dans des échantillons prélevés à plusieurs reprises.
L'apiculteur instruit et muni de son petit laboratoire, lui, analysera immédiatement tout couvain ou abeilles suspectes et prendra sans tarder les mesures nécessaires. Ainsi il se débar-rassera rapidement, et sans pertes notables, des germes infectieux qui pourraient pénétrer dans son rucher. « On n'est jamais mieux servi que par soi >> dit le proverbe. Combien il a raison en l'espèce.
Ce n'est pas lorsque le loup est dans la bergerie el a dévoré la moitié du troupeau qu'il faut songer à prendre les mesures propres à l'écarter, mais bien auparavant. Ici, les précautions à prendre sont 1° Avoir toujours présent à l'esprit que la maladie peut atteindre son élevage; 2° Qu'il faut savoir la dépister au plus tôt et la refouler sans tarder, si on veut éviter les ennuis et les pertes. Quand vous serez instruit, si, par aventure, la terrible loque américaine ou la perfide et sournoise acariose font leur apparition, vous n'aurez ni à vous affoler, ni même à vous tourmenter vous en viendrez à bout et aurez encore des abeilles saines, prospères et productrices. Si par ailleurs, votre rucher est déjà décimé, armez-vous de courage et, avec l'aide de ce conseiller, luttez sans relâche et dans un délai beaucoup plus proche que vous ne pensez, vous vous féliciterez de votre énergie, à laquelle ne sauraient résister ni épidémies, ni saisons inclémentes, ni malchance quelconque, si souvent invoquées par les faibles et les incons-tants. En apiculture, comme en tout et plus qu'en tout, la réussite est la récompense assurée des longs efforts pour s'instruire et pour appliquer judicieusement ce que l'on a appris.